Partage de Thierry Janssen !
LE COURAGE !
Ecoutons-nous ce que nous disons ? Cette question peut paraître anodine, futile, voire
même stupide. Et pourtant, lorsque l’on prend la peine d’y répondre, on découvre que nous ne
sommes pas toujours conscients des intentions contenues dans nos discours. Pour s’en
persuader, il suffit de prêter l’oreille aux formules habituellement utilisées pour clôturer les
rencontres humaines. « Au revoir », « à bientôt », « good luck » (« bonne chance »), « take
care » (« prenez bien soin de vous »), « que tout aille bien », « bonne route »…, et « bon
courage » ! L’inventaire est vaste et tellement révélateur de notre manière de penser.
Ainsi, par exemple, « au revoir » ou « à bientôt ». Ces mots expriment le souhait d’une
nouvelle rencontre, d’un lien qui se perpétue dans le temps et, peut-être même – si
l’intonation avec laquelle ils sont prononcés est en demande – le désir d’instaurer une
véritable dépendance dans la relation… « A bientôt, j’espère ! » Cette petite phrase ne traduit
pas du tout la même intention qu’une expression comme « take care ». « Prenez bien soin de
vous » ne comporte pas le projet d’une nouvelle rencontre. Au contraire, cette formule enjoint
à celui qui est quitté d’assumer son chemin tout seul, comme un grand ; et elle laisse entrevoir
une certaine confiance dans le fait que l’autre a en lui les ressources nécessaires pour y
parvenir.
Cela donne des ailes, la confiance. La bienveillance aussi d’ailleurs. Il est bon de
s’entendre souhaiter « bonne chance », une « bonne route » ou « que tout aille bien », même
si, derrière ces gentilles paroles, on peut deviner une certaine crainte. Il est vrai que le chemin
n’est pas sans danger ; la vie n’est pas un long fleuve tranquille. Le tout est de ne pas avoir
trop peur. Quelques mots positifs peuvent nous y aider. A chacun ses grigris et ses amulettes
protectrices.
Faut-il pour autant se laisser souhaiter un « bon courage » ? Plus que tout autre, cette
formule d’adieu est lourde de sens et de conséquences. Faut-il vraiment du courage pour
vivre ? Est-ce réellement ce dont nous avons le plus besoin pour avancer sur notre chemin ?
Les adeptes de l’encouragement semblent le croire. Du coup, de manière probablement non
consciente, ils privilégient une vision négative, douloureuse et pessimiste de la réalité.
Heureusement, la réalité est relative. Tous les humains ne se souhaitent pas un « bon
courage » lorsqu’ils se disent au revoir. Ainsi, les anglo-saxons ne connaissent pas cette
expression alors qu’en France elle est utilisée très souvent, beaucoup plus fréquemment que
d’en d’autres pays francophones comme la Belgique, la Suisse ou le Québec. A chaque
culture sa représentation du monde. A chaque être humain sa vision de l’existence.
Lorsque l’on me lance un « bon courage », je réponds que je préfèrerais que l’on me
souhaite une « bonne énergie » et un « grand enthousiasme ». Car, je me méfie de ces petites
phrases qui sous-entendent que nous sommes des victimes de la vie. Ecoutons les mots que
nous prononçons. Pensons-nous que la vie vaut la
peine d’être vécue ? Ou estimons-nous
qu’elle vaut la
joie d’être expérimentée… même si elle ne se déroule pas toujours comme
nous l’attentons ?
Là est toute la question.
Par : Thierry Janssen
Mes chers amis,
En ce moment, j 'ai des petits tracas avec mon ordinateur ...d 'ou mon absence par moment ICI :) Merci à vous pour votre fidélité.
J 'essaye de programmer mes articles à l 'avance dés que la connection marche pour que vous puissiez me suivre.
Bien à vous
Bon week-end à tous Paty
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