Le Gattilier garde du corps de ces dames !
Le gattilier garde du corps de ces dames
Connu depuis des siècles et utilisé par les médecins de la Grèce antique pour son pouvoir calmant des ardeurs sexuelles, le gattilier a par la suite trouvé sa place dans l’équilibre du cycle hormonal féminin. Aujourd’hui, de récentes études ont démontré un pouvoir destructeur des cellules cancéreuses de l’utérus et des ovaires.
Les vertus médicinales de la baie de gattilier sont connues depuis plus de 2 000 ans. Dioscoride, illustre médecin de la Grèce antique, mentionne qu'on faisait, avec les graines présentes dans la baie, une boisson destinée à calmer la libido. On dit qu'au Moyen Âge, les moines du sud de l'Europe consommaient les baies afin de pouvoir mieux supporter les affres du célibat. D'où son appellation populaire de « poivre des moines ».
Cette propriété qui, soit dit en passant, n'a pas été démontrée scientifiquement, semble avoir déterminé le nom de l'arbuste : agnus castis signifie « agneau chaste ». Quant au mot Vitex, il viendrait de vitilium qui signifie « tressage », parce qu'on utilisait les branches, à la fois souples et résistantes, des divers arbustes de ce genre botanique pour fabriquer des clôtures en clayonnage.
En 1943, une firme allemande mettait au point un extrait de baies de gattilier standardisé en agnuside, l'un des composés caractéristiques du Vitex. Dans les années 1950, cet extrait fut adopté en Europe pour le traitement de la
mastalgie
Le gattilier ou Vitex agnus castus, vient du latin viere qui signifie lier (en rapport avec la flexibilité des rameaux pouvant servir de lien), d’agnus signifiant empêcher la procréation, et castus (chaste) en rapport avec ses propriétés anaphrodisiaques (qui diminuent le désir sexuel). Nommé aussi vigne de l’agneau, agneau chaste, poivre des moines par le passé, car il aidait ces derniers à respecter leur vœu de chasteté, ce bel arbuste aux jolies fleurs bleues, tirant sur le violet, disposées en grappes, est originaire de la Méditerranée orientale et de l’ouest de l’Asie. Protégé du gel, il peut pousser dans vos jardins. Ce sont ses fruits, à l’arôme poivré et légèrement amer qui sont utilisés à des fins thérapeutiques.
Un puissant régulateur hormonal
Réputé pour ses propriétés de régulateur hormonal, le gattilier a fait l’objet d’un grand nombre d’études en Allemagne depuis les années quatre-vingt-dix. Tous ces travaux ont confirmé son effet bénéfique contre les syndromes prémenstruels, marqués notamment par les changements d’humeur, l’irritabilité, les états dépressifs, la rétention d’eau, les seins douloureux, les céphalées. Son efficacité est liée à la présence dans son fruit d’iridoïdes et de flavonoïdes et dans ses feuilles, de composés proches des hormones sexuelles. Plus récemment, des recherches sur les principes actifs à l’origine de ces effets ont mis en évidence l’activité d’une molécule dopaminergique. En fait, les pouvoirs de cette molécule bloqueraient la prolactine, une hormone sécrétée par l'hypophyse et responsable de la désorganisation du cycle féminin.
Pour tous les âges
Le gattilier intéressera toutes les femmes : aux premières étapes de leur vie, dans la régulation de leur cycle hormonal, mais aussi en action sur l’absence de règles et la stérilité consécutives à un déséquilibre hormonal. En pré et postnatal, le gattilier permettra de réguler les cycles, de même à l’arrêt de la pilule contraceptive. Et la plante ne s’arrête pas là, elle sera aussi d’un grand secours autour de la cinquantaine, avec des vertus tout aussi avérées pour lutter contre les troubles de l’humeurde la ménopause et contrer les bouffées de chaleur. Quant aux fruits du gattilier, ils auraient le pouvoir de protéger la sérotonine, ce neurotransmetteur qui, en trop faible quantité dans l’organisme, dérègle l’humeur mais également la température du corps. Les fruits sont d’ailleurs la partie la plus active, contenant une huile essentielle, à privilégier contre les symptômes de la ménopause.
Essai prometteur contre le cancer
Une récente étude réalisée in vitro à partir d’un extrait alcoolique de gattilier a mis en évidence que celui-ci parvient à détruire des cellules cancéreuses. En fait les carcinomes du sein disparaissent par apoptose (elles s’autodétruisent). Cet extrait serait tout aussi actif sur des cellules tumorales de l’utérus et des ovaires. L’application de cette plante s’élargit d’ailleurs à chaque étude, porteuse d’espoir.
Mode d’emploi :
- Généralement, on utilise l’extrait de baies de gattilier sous forme de gélules de phytothérapie, que l’on se procure en pharmacie. La dose moyenne conseillée est d’1 à 2 gélules par jour, en cure pendant les quinze derniers jours du cycle.
Et durant deux à trois mois consécutifs, pour observer une efficacité, 1 gélule par jour ou 20 à 30 gouttes de teinture chaque jour, le matin au lever. - Pour les problèmes liés à la ménopause, associez le gattilier à la sauge, au millepertuis et à l’agripaume : 2 à 3 tasses de décoction par jour, ou 3 cuillères à café de teinture par jour.
- Article : Samantha Pagès
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ATTENTION
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Demander toujours conseils à votre médecin ou thérapeute
L'autotraitement d'un dérèglement du cycle menstruel est déconseillé. En effet, ce type de problème pourrait en cacher un autre, plus grave (cancer, déséquilibre hormonal, etc.) : un traitement ne devrait être entrepris que sous la surveillance d'un professionnel de la santé.
- Fécondation in vitro : un rapport d’observation clinique indique que le gattilier pourrait empêcher l'embryon de se fixer dans l'utérus et, par conséquent, rendre impossible la fécondation in vitro11.
- Grossesse et allaitement : l’usage du gattilier est déconseillé en l’absence de données toxicologiques complètes.
- Rarement, troubles gastro-intestinaux, nausée, mal de tête, démangeaisons12.
Interactions
- Aucune connue.
- Antidopaminergiques : dans la mesure où le gattilier exerce une activité dopaminergique, on pense qu'il pourrait interagir avec les médicaments antagonistes des récepteurs de la dopamine, par exemple la lévodopa, la carbidopa ou le métoclopramide. Un médicament dopaminergique reproduit l'action de la dopamine.
- Anovulants et hormonothérapie de substitution : dans la mesure où l’on croit que le gattilier exerce une action régulatrice sur le plan hormonal, on pense qu'il pourrait interférer avec un traitement hormonal.