Le coeur, notre cerveau intuitif ?
Selon la neurobiologie, notre cœur serait doté d’une intelligence propre, indépendante de la raison. Des découvertes qui rejoignent les sagesses traditionnelles pour lesquelles le cœur est la voie d’accès à notre intuition.
Merci à "Isabelle Fontaine" pour ces articles passionnants
Tableau les deux Frida
Pour tous ceux qui sont intéressés, retrouver au bas de cet article une analyse de ce tableau de: Frida Kahlo ...Quand je l 'ai découvert je suis restée en arrêt devant cette symbolique émanant un état de souffrance . Je partage avec vous cette analyse.
Bien à vous Paty
Le coeur est intelligent. IL est une des voies d’accès à notre intuition et notre intelligence intuitive.
Notre cœur est intelligent. Il serait capable de percevoir, mémoriser, traiter, envoyer et relayer de l’information, et ce, indépendamment de notre cerveau pensant et raisonnant. Cette découverte pour le moins étonnante est le fruit de travaux en neurosciences menés par l’institut américain HeartMath. Selon les chercheurs, le cœur serait doté d’une sorte de cerveau, un système nerveux autonome composé de quelques 40 000 neurones et d’un réseau complexe de neurotransmetteurs.
Véritable centrale à énergie, le cœur émettrait en outre un champ magnétique très puissant, 60 fois supérieur à celui du cerveau et dont le rayonnement serait perceptible à plus d’un mètre du corps. Bien au-delà de sa simple fonction de pompe à circulation sanguine, le cœur serait ainsi doté de circuits intelligents et émotionnels, capables de générer et d’envoyer de données au cerveau. Notre matière grise ne serait donc pas la seule à intervenir dans nos choix et surtout, elle ne serait pas la seule à produire des émotions…
Quand le cœur et le souffle entrent en cohérence
Les chercheurs américains de HeartMath ont de plus révélé un lien entre le rythme du cœur, le souffle, et un état de bien-être et d’harmonisation intérieure. Mieux : ils ont montré qu’en agissant sur son rythme cardiaque par le biais de la respiration, et ce, en l’accompagnant de visualisations et de pensées positives, on créé un état de « cohérence cardiaque » favorable à la créativité, à la sérénité, au bien-être et à l’intuition. « La cohérence cardiaque permet d’améliore son rapport aux autres, sa concentration, ses performance et ses résultats », note le docteur David Servan Schreiber dans son livre Guérir, qui, au début des années 2000 a popularisé la pratique de la cohérence cardiaque en France.
Les bienfaits de la pratique de la cohérence cardiaque, étudiée y compris en milieu professionnel, sont nombreux, tant sur le corps que sur l’esprit : diminution de la tension et de la fatigue, baisse du stress, meilleur équilibre hormonal, système immunitaire plus tonique, perte de poids etc. Globalement, la cohérence cardiaque repose sur un principe simple : inspirer pendant 5 secondes, puis expirer sur le même tempo, en pensant à des choses agréables, et ce, pendant des séquences de quelques minutes.
La pratique de la cohérence cardiaque repose sur l’harmonisation des battements cardiaques et du souffle. Elle permet de faire baisser le stress et favorise un état de créativité et d’intuition.
On ne voit bien qu’avec le coeur
Centre de notre potentiel bien-être, le coeur est aussi en lien avec notre intelligence intuitive. « On ne voit bien qu’avec le cœur. L’essentiel est invisible pour les yeux » affirme Le Petit Prince dans le roman de St Saint-Exupéry. Le cœur est ainsi la voie permettant d’accéder au juste, à l’essentiel, à notre être supérieur, notre intuition. Il abrite la vérité, celle qui fait que l’on sait intuitivement « dans son cœur », si quelque chose est bien pour nous ou pas. Ce savoir, cette sagesse intuitive du cœur, est une notion que l’on retrouve dans bien des traditions spirituelles, en particulier orientales. Dans la tradition bouddhiste, c’est en cultivant les qualités du cœur, comme la compassion, la gratitude, la joie, l’amour, l’ouverture que l’on peut atteindre sa part spirituelle et intuitive. En médecine chinoise, le cœur est le centre du shen, qui canalise toutes les énergies. Il est cet « empereur » qui commande à la fois le corps, le mental, le psychisme, les émotions et la conscience.
Cœur et intuition, unis dans la même démarche de vérité et d’unité intérieures. C’est un peu le message que Steve Jobs, génial fondateur et dirigeant d’Apple, méditant assidu, voulu transmettre un jour aux étudiants de la prestigieuse université de Stanford, dans la Silicon valley en leur déclarant :
« Suivez votre cœur et votre intuition, l’un et l’autre savent ce que vous voulez devenir », Steve Jobs.
Isabelle Fontaine
Tableau les deux Frida
1939
huile sur toile
173 x 173,5 cm
Musée d'art moderne, Mexico,
Cette toile fut réalisé par l'artiste mexicaine Frida Kahlo en 1939. Agée de 32 ans, l'artiste divorce cette année là de Diego Rivera, avec qui elle vit depuis dix ans. Frida Kahlo ne souhaite pas ce divorce et c'est une vraie déchirure pour l'artiste. Elle se réfugie dans le travail et peint énormément de toiles cette année là, notamment ce double portrait, qui évoque cette période difficile dans sa vie.
La toile représente au 1er plan deux portraits en pied (représentation entière d'une personne debout ou assise), quasiment grandeur nature, de l'artiste assise sur un banc. Les deux Frida se tiennent la main. A l'arrière plan, un ciel nuageux et orageux occupe les deux-tiers de l'espace de la toile. Le portrait de gauche, face aux spectateurs, représente Frida Kahlo en robe blanche traditionnelle mexicaine. Une déchirure au niveau de sa poitrine fait apparaître son cœur écorché. Elle tient dans sa main droite une paire de forceps (pince) qui pince une veine venant du cœur. Le visage de ce portrait est particulièrement pâle. Le portrait de droite représente l'artiste avec le même visage plus colorée, habillée d'une robe traditionnelle mexicaine bariolée, la tehuana. Frida Kahlo portait très souvent cette tenue lorsqu'elle vivait avec son mari. L'attitude (jambes écartées) de l'artiste et sa moustache plus marquée ici lui donne une allure masculine. Au niveau de sa poitrine, on voit son cœur, intact, posé devant sa blouse. Elle tient dans sa main gauche le portrait miniature de son mari enfant. Des veines, émanant des cœurs, courent le long du corps des deux portraits et les rattachent l'un à l'autre comme pourrait le faire un cordon ombilical.
Analyse du tableau
"Les deux Frida" illustre la douleur ressentie par l'artiste au moment de sa séparation avec le fresquiste Diego Rivera. Dans son journal, au sujet de ce tableau, l'artiste évoque son amie imaginaire qu'elle s'inventait plus jeune lorsqu'elle avait des problèmes. Dans cette optique, il apparaît que la Frida de gauche, blessée, se raccroche à la Frida de droite, son amie imaginaire, forte et réconfortante, qui lui insuffle la vie dans une période difficile.
Ces deux portraits représentent l'artiste sous deux aspects différents; celui de la femme mariée à droite et celui de la femme divorcée à gauche. Parallèlement, ces deux portraits dévoilent deux côtés de sa personnalité : son côté féminin et fragile à gauche et son côté masculin et fort à droite.
A droite, Frida s'impose comme l'épouse mexicaine, sans apparat. Son visage affiche un caractère affirmé, elle porte sur le spectateur un regard fixe et hautain. Son attitude et les traits de son visage sont masculins. Sa robe, costume traditionnel de la ville de Téhuantepec, symbolise le système matriarcal mis en place dans ce village. Jambe écartée, la moustache marquée, l'ombre du menton dessinant un semblant de bouc, elle apparaît au spectateur comme une femme ayant pris le rôle de l'homme dans le ménage. Elle tient littéralement dans sa main son mari qui est représenté comme un enfant. Elle fait donc ici figure d'autorité et emprunte le rôle de mère, rôle qu'elle ne peut pas tenir dans sa vie réelle. Cette amie imaginaire incarne tout ce à quoi Frida aspire : être une femme, voir une mère forte ayant le pouvoir d'un homme. De la main droite, elle tient la Frida fragile, image de sa féminité et victime de ses souffrances. A cette vision bipolaire de l'artiste se superpose un entrelacs de veines. En regardant de plus près, on remarque que le cadre du portrait de son époux est formé par une veine reliée au cœur de la Frida de droite. Ce portrait de Diego est paradoxalement une partie nécessaire à son organisme pour se maintenir en vie. Même si Frida apparaît au spectateur comme quelqu'un de solide dans ce portrait, sa force ne tient qu'à ce détail. Sans lui, comme c'est le cas dans le portrait de gauche, Frida perd son sang comme elle perd ses couleurs. Robe blanche, visage blafard, le "cœur brisé", cette Frida de gauche a dorénavant perdu son identité d'épouse (le fait que la robe blanche soit devant la robe colorée présente ce portrait comme l'état présent du peintre et le second comme appartenant au passé). Toujours en costume mexicain, mais cette fois sans identité régionale, la couleur de la robe n'existe que par le rouge du sang, dont les éclaboussures se mêlent aux petites fleurs en bas de sa robe. Aidée d'une pince, cette Frida empêche son sang de couler mais son regard qui est déjà loin annonce au spectateur qu'elle s'est vidée de tout espoir.
Si Frida Kahlo utilise ses organes pour exprimer sa souffrance, c'est sans aucun doute lié à ses multiples interventions chirurgicales qu'elle a subies tout au long de sa vie. De façon paradoxale, elle tire de ces souffrances corporelles sa force mentale et s'en sert comme image de ses blessures psychologiques. C'est son organisme qui raconte son histoire et ses tourments dans la plupart de ses tableaux.