La théorie des signatures
Dans les dossiers à découvrir... Je vous fais partager une théorie qui me passionne particulièrement: La théorie des signatures
" Les herbes parlent au curieux (= attentif) médecin par leur signature, lui descouvrant par quelque ressemblance leurs vertus intérieures, cachées sous le voile du silence de la Nature. "
Oswald Crollius, la Royale Chimie, 1624.
LA THÉORIE DES SIGNATURES
La médecine d'autrefois reposait largement sur l'observation.
Telle plante de telle forme devait nécessairement soigner un organe de forme identique. Qu'en dit la science moderne ? Quelles sont les limites de cette théorie ?
Nous avons fait, un jour, cette observation : ouvrir une noix dure comme un crâne et découvrir les deux cerneaux recouverts de leur fine enveloppe, qui nous ont irrésistiblement rappelé les deux hémisphères cérébraux protégés par la dure-mère.
Puis nous avons voulu renouveler cette expérience, à la manière d'un jeu, et sommes partis à la rencontre du monde végétal. Découvrant la ficaire, petite renonculacée aux pétales dorés, qui pousse au printemps dans les lieux humides, nous l'avons délicatement déracinée et sommes restés perplexes devant ses racines si caractéristiques, en forme de renflements allongés, d'excroissances étranges qui ont su réveiller notre imagination pour y voir une représentation d'hémorroïdes (comme nous sommes un peu savants, nous connaissions son appellation populaire d'herbe-aux-hémorroïdes).
A quelques pas de là, près d'un mur, pousse la chélidoine, aux fleurs jaunes semblables à de petits soleils, d'où son autre nom de " grande éclaire ". Lorsque l'on cueille une feuille, ou qu'on brise un bout de tige, un latex jaune-orange vif s'écoule, qui brunit au contact de l'air. Les Anciens voyaient là une ressemblance avec un autre suc : la bile, et nous leur sommes reconnaissants de nous permettre d'associer ces deux images.
Plus loin, un talus est recouvert d'anémones hépatiques, aux fleurs bleutées ou violettes, très lumineuses. Quel rapport y a-t-il entre cette plante et le foie (en grec hêpar, hêpatos) ? Nous approchant, nous remarquons que les feuilles ont une forme particulière, composée de trois lobes, comparable à un dessin simplifié de notre foie.
Plantes qui rappellent les cheveux par leurs tiges ou leurs racines filiformes
et qui sont donc capables de les faire pousser.
De gauche à droite : capillaire de Montpellier, polytric (perce-mousse), férule (ombellifère), lichen du chêne.
On aimerait y croire…
Ce jeu de mise en correspondance de formes rencontrées dans le règne végétal, mais aussi dans les autres règnes de la nature, avec des parties ou des fonctions de notre corps, s'avère plaisant pour l'esprit.
Les méthodes d'analyse modernes révèlent que la noix est un des fruits les plus riches en hydroxy-5-tryptamine, la sérotonine, neurotransmetteur indispensable au fonctionnement du système nerveux central ainsi qu'à de nombreuses fonctions cérébrales (elle intervient dans le cycle veille-sommeil, la thermorégulation et est impliquée dans les états dépressifs, l'anxiété…), et qu'elle contient du phosphore et du magnésium, qui favorisent une bonne activité du cerveau.
La ficaire renferme parmi ses principes actifs une saponine aux effets décongestionnants et analgésiques, ce qui en fait un remède parfaitement adapté pour résorber les hémorroïdes.
La chélidoine, par l'ensemble de ses constituants, augmente significativement la cholérèse (sécrétion biliaire) et est recommandée en cas d'insuffisance ou de lithiase hépatiques.
Quant à l'anémone hépatique, après avoir été réfutée par les analyses dans son ancienne attribution dans les pathologies du foie, elle se trouve aujourd'hui réhabilitée dans son rôle hépatique par la découverte récente d'un principe actif spécifique.
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Bonne lecture paty