Développer son intuition
Développer son intuition
Article de : Arnaud Riou
Petite histoire :
Isabelle et Vincent roulent sur un chemin de campagne. Une demi-heure qu’ils cherchent leur route. Ils tournent et retournent. Vincent tient la carte, Isabelle conduit. Arrivés à un carrefour, Isabelle sent qu’il faut aller à droite, prendre la route départementale.
Une intuition, comme une petite voix soufflée à l’oreille, une évidence. Mais Vincent, lui, suit la carte à la lettre. « Il faut aller à gauche, par la Nationale. »
Vincent et Isabelle se disputent quelques minutes. Isabelle n’a aucun argument à opposer à la toute puissance de Vincent. Il a pour lui l’expérience et la carte routière. Elle ne peut s’appuyer que sur son intuition. Isabelle cède. Passé quelques kilomètres, la Nationale est barrée, il faut faire demi-tour et reprendre la route que suggérait Isabelle.
« Je le savais » se dit la jeune femme ! « J’aurais dû insister, j’étais sûre de mon intuition ! » « Si tu le savais si bien que ça, pourquoi m’as-tu laissé prendre la nationale ? » renchérit le mari, piqué au vif. « Une fois de plus, je n’ai pas fait confiance en mon intuition» conclue la femme.
Chacun de nous a de l’intuition, mais ne le réalise pas toujours. Faire confiance en son intuition est une question d’habitude, d’entraînement. Plus nous connaissons notre intuition, ses signes et ses manifestations, plus celle-ci peut devenir un véritable outil, aussi précis et précieux qu’une carte routière ou qu’un thermomètre.
Lorsqu’un chat pressent que ses maîtres vont se disputer, il s’arrange pour sortir quelques minutes avant les cris. Ils suivent leur intuition. Du reste, lorsque son maître est malade, le chat vient se poser exactement à l’endroit de la douleur. Question d’intuition. En Thaïlande, au moment du Tsunami, les éléphants ont brisé leurs chaînes quelques heures avant la tornade. Ils se sont mis à marcher intuitivement lentement pour se rendre dans un endroit où ils savaient qu’ils seraient en sécurité. Les cornacs qui ont eu l’intuition de les suivre ont été sauvés.
Les animaux écoutent leur intuition car ils ne sont pas parasités par leur mental. Pour choisir leur route, ils ne se laissent pas distraire par ce que disent leurs voisins ! Car ce sont les pensées, les concepts, les à-priori qui perturbent notre accès à l’intuition. Plus notre mental est fort, plus difficile, est notre accès à l’intuition. Lorsque les hirondelles quittent le petit village où j’habite, pour migrer vers les pays chauds au début de l’automne. Leurs concepts n’interfèrent pas dans la décision. Il n’y a pas de convocation, pas d’heure de départ. Pourtant, elles savent toutes intuitivement quelle est l’heure de rassemblement.
A notre niveau, dès que nous recevons une information, celle-ci vient nourrir les deux hémisphères de notre cerveau. L’hémisphère gauche retient les informations concrètes, précises, mesurables, rationnelles. L’hémisphère droit se nourrit de ce qu’il ressent, de ce qu’il perçoit. Ainsi, lorsque nous demandons notre chemin, l’hémisphère gauche entend l’information donnée, l’hémisphère droit s’intéresse à notre interlocuteur, son débit, son accent, son attitude. Celui qui écoute son intuition peut ainsi repérer si celui qui le renseigne ne se trompe pas lui-même.
Développer son intuition
Lorsque nous nous interrogeons, il existe deux façons d’accéder à l’information ; la première consiste à chercher la réponse à la question que l’on se pose à l’extérieur de soi, en questionnant des amis, en visitant des sites internet, en lisant. La seconde consiste à chercher la réponse à l’intérieur de soi.
A l’image des animaux, nous avons chacun la possibilité de confirmer ou de réfuter presque toute les informations qui nous concernent directement. Face à des questions comme « existe t’il une vie sur d’autres planètes ? » « Le vaccin pour la Grippe A m’est il bénéfique ou toxique ? » « Puis-je supporter un régime sans viande ? », nous pouvons tester, de l’intérieur, la véracité de ces informations. Cela nous demande de laisser reposer notre mental et son flot de pensées, cela nous demande d’apprendre à écouter notre corps ; car c’est lui le principal véhicule de l’intuition.
Notre corps est en vibration, en permanence, il n’est jamais immobile. En permanence, nos cellules vibrent, frissonnent, frémissent au contact de l’extérieur. Notre corps nous envoie des informations, plus ou moins subtiles en fonction de notre degré de sensibilité. Ce sont des signes qui nous indiquent si une situation nous est favorable ou défavorable. Pour celui qui est très sensible, et a beaucoup développé son intuition, ça peut être un frémissement sur la peau, une très légère modification de la température, une dilatation des pupilles. Pour celui qui n’écoute pas son corps, les signaux envoyés sont plus violents. Une fracture, un tour de rein, une migraine.
Développer notre intuition nous demande de nous poser la question et de la laisser résonner, plutôt que de chercher sans cesse à raisonner. La question va circuler dans notre corps, à travers nos cellules, l’information va se déplacer. Celle-ci va provoquer une sensation d’ouverture, de détente ; si la réponse est positive. Ou au contraire, l’information va provoquer un resserrement dans la poitrine, une modification des grains de la peau, une sensation désagréable dans la bouche, un picotement dans les yeux. Ces indices, qui s’adressent à nous sans passer par le filtre du mental, nous indiquent que la réponse est négative.
Ecouter son corps pour développer son intuition est un entraînement qui passe par la méditation. Méditer, c’est être conscient de ce qui se joue en nous. C’est identifier les pensées et tout le jeu du mental, sans se laisser absorber par lui. Plus nous parvenons à devenir le spectateur de nos pensées, plus nous développons la conscience à notre corps et aux énergies subtiles qui y circulent.
Méditer nous permet de redevenir plus vivant, plus conscient, plus réel. Puisque la méditation nous permet d’identifier les jeux du mental, nous ne pouvons plus être aveuglément à son service. Ainsi en méditant, nous revenons des êtres plus vivants, plus ancrés, et plus intuitifs !
Ayez le courage de suivre votre coeur et votre intuition. L'un et l'autre savent ce que vous voulez réellement devenir. Le reste est secondaire. | ||
[Steve Jobs] |