Qu'est-ce qui nous distingue de l'animal ?
source : http://www.jdbn.fr/faites-vous-surprendre-par-ces-magnifiques-oeuvres-danimaux-qui-donnent-limpression-de-surgir-des-murs/
L'homme est le seul animal qui soit l'ami des victimes qu'il se propose de manger." Butler, Samuel (1835-1902)
Différence entre l’homme et l’animal
Entre l’être humain et l’animal, il y a la différence de la conscience de soi-même.
Les deux mangent, dorment, ont froid, chaud et souffrent. Mais l’animal ne sait pas qu’il connaît individuellement la douleur, la faim ou la fatigue.
Par contre, un être humain dit « J’ai faim », « J’ai froid », « Je veux ceci », et ainsi de suite… Homme et animal se débrouilleront l’un et l’autre pour trouver le confort physique : s’il pleut, les deux courront se réfugier à l’abri d’un arbre.
Une personne est capable d’individualiser sa conscience et elle peut imaginer la cause et l’effet de tout changement et de toute action. Un animal peut ressentir, mais il ne peut pas individualiser sa conscience, parce qu’il n’a pas le sens du « Je ».
Nous sommes conscients de notre apparence parce qu’en nous existe une conscience individuelle qui fait que nous nous voyons différents des autres.
Par contre, un chien ne sait pas s’il est beau ou s’il est laid…
En raison de cette conscience du « Je », un être humain est supérieur à tous les autres êtres vivants. Sans cette conscience du « Je », on ne peut pas réaliser la cause et les effets de la douleur, du plaisir, de l’attachement, de la répulsion et ainsi de suite… Ce qui fait qu’on ne peut pas essayer de sortir de ces obstructions.
Les animaux naissent avec une connaissance instinctive et collective. Ils vivent toutes les souffrances du monde. N’en connaissant pas la cause, ils meurent sans avoir essayé de sortir de leurs souffrances.
L’être humain sait que c’est lui qui sait quelque chose.
L’animal sait, mais il ne sait pas que c’est lui qui sait quelque chose.
Extrait du livre : « Vivre sa paix intérieure », de Baba Hari Dass aux éditions Jouvence, page 38. Né en 1923, Baba Hari Dass est un moine hindou qui a fait vœu de silence depuis 1952.
J’aime bien ce texte parce qu’il montre que l’animal ressens exactement les mêmes choses que l’être humain, en fonction de son intelligence.
Il montre aussi que l’être humain n’est supérieur qu’au niveau de ses possibilités de conscience, ce qui le rend encore plus responsable de ce qu’il peut faire aux animaux.
En effet, l’être humain, au contraire de l’animal, n’a pas « l’excuse » de ne pas se rendre compte de ce qu’il fait.
Les êtres humain qui en font souffrir d’autres, que ce soit des Hommes ou des animaux, ont anesthésié leur conscience, sinon ils ne pourraient pas le faire.
Évoluer, en tant qu’être humain, c’est grandir en conscience.
sources : https://lanimalautrement.wordpress.com/2009/11/17/difference-entre-lhomme-et-lanimal/
Qu'est-ce qui nous distingue de l'animal ? Cette éventuelle différence nous autorise-t-elle à le domestiquer, à l'exploiter ou à l'exterminer ? Comment l'amour ou l'amitié, d'un côté, l'indifférence, de l'autre, peuvent-ils se côtoyer dans la relation homme-animal ?
Raphaël Enthoven s'entretient à ce sujet avec Étienne Bimbenet, maître de conférences à l'université Jean Moulin Lyon 3.
Raphaël Enthoven, né le 9 novembre 1975 dans le 13ᵉ arrondissement de Paris, est un professeur de philosophie, animateur de radio et de télévision français.
L’homme est vivant, et partout il se désanimalise. Dès que nous tentons de nous situer dans l’ordre des vivants, nous nous exceptons spontanément de toute animalité, posant d’un côté le genre des humains, de l’autre le genre des animaux. De même qu’un chèvre des montagnes rocheuses diviserait les vivants entre les chèvres des montagnes rocheuses et tous les autres, ou que le Grec renvoie tous ceux qui ne sont pas Grecs sous le nom de Barbares, celui qui classe, parce qu’il est celui qui classe, comme plus généralement celui qui parle, parce qu’il est celui qui parle, tombe sous le coup d’une inévitable autovénération.
Il ne suffit pas d’avoir un cœur pour être en vie, en atteste l’éclosion printanière des bourgeons chaque année, qui rappelle que l’organisme n’est qu’une condition parmi d’autres de ce que l’on nomme le vivant. Or une jonquille est-elle vivante au même titre que l’est la girafe ? et celle-ci, au même titre que l’est l’être humain ? Doit-on en venir à dire que tout ce qui est en vie n’est pas nécessairement vivant ? C’est la délicate question du zombie, ou du mort-vivant, qui, elle aussi, à son importance, on verra ça mercredi.
Le vivant est certes un simple terme qui découpe artificiellement une catégorie au sein du monde, mais les catégories, comme l’a montré Aristote, sont loin d’être purement grammaticales: derrière les querelles de chapelle et de vocabulaire se trame toute la conception que l’homme se fait de la nature et de sa place au sein de celle-ci.
Tout de suite, place à la bête que nous sommes tous, réflexion sur l’animalité, en compagnie d’Etienne Bimbenet.
Etienne Bimbenet : Maître de conférences à l’Université Jean Moulin–Lyon III, où il enseigne la philosophie contemporaine et la phénoménologie.
Super émission à écouter ci-dessous.
Le vivant (1/4) : Dans la peau des animaux
Le vivant (1/4) : Dans la peau des animaux en replay sur France Culture. Retrouvez l'émission en réécoute gratuite et abonnez-vous au podcast !
Ce qui distingue l'homme de l'animal Jacques Gernet 1 En témoignage d'amitié et d'admiration pour Jean-Pierre Diény, j'ai réuni ici quelques réflexions de Wang Fuzhi (1619-1692) sur un thème d'un grand intérêt philosophique : celui des différences entre l'homme et l'animal. II y revient en effet à plusieurs fois dans ses commentaires sur les Classiques et dans ses notes, citant en particulier un article du Mencius 2 dont les deux premières phrases servent d'amorce à des commentaires originaux. Voici la traduction de cet article : Ce qui différencie l'homme de l'animal est infime 3 . Le commun des gens le délaisse 4 , l'homme de bien le préserve (ren zhisuoyiyiyu qinshou zhe jixi shumin qu zhijunzi cun zhi). Shun comprenait clairement (ming) [les principes de] toutes choses et discernait à fond (cha) les règles des relations 1 Jacques Gernet est professeur honoraire au Collège de France, 52, rue du Cardinal-Lemoine, 75231 Paris Cedex 05. 2 Mengzi, Lilouxia 19. 3 Dans ses Notes sur les Quatre livres, Sishujianjie, Wang explique que jixi veut dire presque rien. 4 Cette traduction du mot qu est justifiée par les commentaires de Wang Fuzhi dans ses Explications en lisant la Grande somme des Quatre livres, Du Sishudaquan shuo IX, Mengzi, Lilou xia 14, p. 1023. Voir ci-dessous. J'ai cité les textes de Wang Fuzhi d'après l'édition la plus récente de ses œuvres