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Le blog de patybio

Qu'est-ce que guérir ?

3 Décembre 2013, 14:07pm

Publié par patybio

 

 

Qu'est-ce que guérir ?

 

 

 

 

 

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La guérison est un mot dont on ne mesure pas toujours la portée. Bien sûr, tout le monde pense le comprendre. Lors de la première consultation, je pose souvent cette question à mes patients : « Etes-vous choqué si je vous dis que le seul médecin pour vous, c'est vous-même ? »


Depuis des millénaires, les plus grands Sages situent le pouvoir de guérison dans l'homme. Ceci n'étonne pas grand monde. En règle générale, les patients ne sont pas surpris et acquiescent. J'enchaîne alors : « Si nous sommes réellement notre propre médecin, pourquoi aller consulter lorsque nous tombons malades ? »
La réponse est systématique : « On ne peut pas tout régler, seul. » Ceci peut paraître juste. Donc nous consultons un thérapeute, les symptômes disparaissent et l'on parle alors de guérison.
Mais à quel moment sommes-nous notre propre médecin dans cette affaire ?

En fait, lorsque les patients parlent du « médecin intérieur », ils ne pensent qu'aux pouvoirs d'autoguérison de l'homme. Ce sont, par exemple, le système immunitaire, la cicatrisation, la consolidation de fractures, qui se réalisent toutes seules, sans notre consentement. Ils se situent en dessous du niveau de la conscience. Mais la guérison peut-elle se résumer à cela ?
Alors, qu'est-ce que guérir ? Guérir, c'est recouvrer la santé.
Qu'est-ce que la santé ? C'est « l'état de quelqu'un dont l'organisme fonctionne normalement. » (Larousse)
Qu'est-ce qu'un fonctionnement normal ? Pour la majorité des gens c'est : ne pas tomber malade.

Donc, lorsque nous posons la question : « Qu'est- ce que la santé ? », « Ne pas être malade » est la réponse la plus fréquente. Le langage populaire donne la définition d'un mot par la négation de son contraire. Or, ceci n'est pas possible. La définition d'un mot ne peut être basée sur son contraire. Nous nous heurtons à une évidence : dans le langage populaire, nous ne trouvons pas de définition au mot santé.
Il en est de même, par extension, pour le mot guérir. Si nous ne trouvons aucun sens à ces mots, c'est que nous nous trompons depuis quelques décennies sur la direction de pensée à suivre.
Nous pourrions renouveler la définition de la santé de la manière suivante :
C'est guérir systématiquement lorsque nous sommes malades. Ce qui est totalement différent de « ne pas avoir de maladies ».
La santé est la faculté d'utiliser ses processus d'autoguérison à tout moment. C'est un processus de vie physiologique.

Poursuivons plus loin notre réflexion.
Ces processus d'autoguérison sont sans cesse utilisés. Nous sommes confrontés, toutes les secondes, à des germes (virus, bactéries...), à des agressions thermiques (les différences brutales de température par exemple), et ce que nous appelons en médecine la physiologie (ou l'état normal) n'est autre que la capacité vitale de l'homme à s'adapter en permanence. Tous ces mécanismes se réalisent sans l'intervention de la conscience. Mais à quel moment finit l'adaptation et quand commence la maladie ? On pourrait répondre :
« Lorsque les capacités d'adaptation sont débordées, la maladie s'installe. »Mais où trouve t-on la frontière entre adaptation et maladie ? C'est l'homme qui la définit. En effet, lors d'un état fébrile, l'élévation de la température est bien produite par le corps. Il y a donc toujours adaptation du corps, mais cette fois nous avons conscience de cette adaptation et la fièvre est considérée comme le début d'une maladie.
On l'appelle symptôme, et celui-ci n'est plus alors du domaine de l'inconscient. Pourtant, si le corps produit de la fièvre, lorsque le besoin s'en fait sentir, c'est qu'il en détient le pouvoir, de la même façon que l'homme respire par la bouche si on lui pince le nez. Personne ne force l'organisme à élever sa chaleur intérieure. C'est une fonction biologique naturelle, totalement inconsciente (c'est le constat de la fièvre qui arrive à notre conscience, pas son déclenchement), pour tenter de brûler certains « agresseurs ».
Nous pouvons dire que la réaction à une maladie est aussi un processus normal de vie. La seule différence, par rapport à l'adaptation, est que nous prenons conscience du symptôme.

L'adaptation pourrait s'appeler « maladie guérie sans la conscience », et la maladie serait, alors, une « adaptation conscientisée ».
Pour étayer ces propos je propose la réflexion suivante :
« Nous nous rendons malades en mangeant et nous nous guérissons en digérant. »
(L'exemple repose ici sur une alimentation non toxique, bien évidemment).
En effet, si nous n'assimilons pas les aliments par le biais de la digestion, nous devenons malades (indigestion, vomissement, diarrhées). Si cela perdure, nous mourons. Manger ne suffit pas, il faut digérer. Or, il est vital de manger car si nous ne le faisons pas, nous mourons également. Nous sommes donc, aussi, dans l'obligation de manger.
Manger est indispensable mais pas suffisant, et digérer est un passage obligé.
Cette digestion correspond à la dégradation en molécules des produits issus du monde extérieur. Il nous faut tout transformer pour assimiler et permettre entre autres le passage de la barrière intestinale et pulmonaire. Nous ne pouvons injecter directement dans le sang des aliments non transformés ou de l'air sans provoquer la mort. Nous sommes donc dans l'obligation vitale d'« humaniser » tout apport venant de l'extérieur.

Nous sommes devant une loi de la nature :
Tout ce qui nous vient du monde extérieur est poison (air, aliments) et pourtant nous en avons un besoin vital.
A partir de ces constats, nous pourrions dire :
La faim est le « symptôme » de la maladie « manger », qui est un phénomène naturel, physiologique et indispensable. Nous en guérissons en digérant à tous les repas, de la naissance à la mort.
Pour tout le monde, manger et digérer sont considérés comme un processus normal. Donc la physiologie est bien de guérir sans cesse.
Je me rends malade en mangeant et je me guéris en digérant.
Etre en bonne santé correspond bien à la capacité de stimuler ses processus de guérison en permanence. Si la normalité est de guérir systématiquement, cela signifie que la maladie est une nécessité (comme manger), et la guérison une obligation (comme digérer).
Nous pourrions aussi comparer la maladie au déséquilibre et la guérison à l'équilibre. Prenons l'exemple de la marche. Lorsque nous marchons, le pied droit, par exemple, se retrouve en l'air prêt à se poser. A cet instant nous sommes en déséquilibre, mais dès qu'il se pose nous récupérons l'équilibre, et aussitôt le gauche décolle du sol, nous entraînant de nouveau vers un déséquilibre, jusqu'à ce qu'on le pose à son tour pour retrouver l'équilibre suivant etc. La marche est une succession d'équilibres et de déséquilibres.
Dans ce cas de figure, comme pour la maladie et la santé, le déséquilibre devient une nécessité et l'équilibre une obligation.

Nous avons vu que l'adaptation était en fait une maladie réglée sans l'intervention de la conscience, mettant en route les processus inconscients d'autoguérison (comme manger déclenche les processus de digestion), alors que la maladie déclarée nous fait prendre conscience. Mais, conscience de quoi ?
Si notre organisme est capable de régler l'immense majorité des adaptations, POURQUOI la maladie existe-t-elle?
Elle a certainement quelque chose à nous dire et nous obligatoirement quelque chose à comprendre, sinon elle en resterait au stade de l'adaptation.
La maladie aurait donc un sens.On introduit ici les notions du pourquoi et du pour quoi, c'est-à-dire :
Quel est le sens de la maladie ?
Que veulent dire ces pathologies ?
Et dans quel but apparaissent-elles ?
Rappelez-vous : Nous mangeons et digérons, le plus souvent, de façon totalement harmonieuse. Nous marchons sans tomber. L'harmonie est donc la norme. Si l'harmonie est le naturel, l'homme malade est une illusion de l'homme et un monde malade est une illusion du monde. Les maladies sont à l'image de leur hôte (l'homme), et le monde est à l'image de l'homme puisque celui-ci le crée.
Mais l'homme perçoit le fonctionnement de ce monde de la même façon qu'il perçoit les maladies : ce n'est pas une utopie ! Comment peut-on comprendre cette autre façon de penser ?

Le moment est venu d'évoquer certains modes de pensée de l'Antiquité. Lorsque nos illustres ancêtres parlaient du « médecin intérieur de l'homme », ils faisaient allusion à l'être psychoaffectif, c'est-à-dire à l'être pensant et ressentant et pas seulement aux processus d'autoguérison inconscients. En annonçant que la maladie est une nécessité et la guérison une obligation comme étant la normalité, nous voyons que nous oscillons toute notre vie, de manière physiologique, entre ces deux partitions. Le chef d'orchestre de cette symphonie est notre fonctionnement psychoaffectif. Ce tempérament va nous faire pencher d'un côté ou de l'autre et à chaque instant nous devrions savoir où nous diriger pour comprendre la maladie. Nous avons toujours le choix entre chaos et harmonie ou maladie et guérison (et non pas soulagement).
La maladie est une fonction biologique naturelle, au même titre que la vue ou la respiration.
LA MALADIE FAIT PARTIE DE LA SANTE

Elle devient alors une amie car elle nous donne le sens. Elle nous guide en permanence pour dire :
« Tu n'es pas sur la bonne route. Ce n'est pas grave, il suffit de consulter ton plan et de revenir au précédent croisement. Alors tu seras sur la voie de la guérison. » Cette guérison (mais aussi la maladie) vient toujours de l'intérieur (c'est-à-dire de notre état d'être), alors que beaucoup de gens l'imaginent venant de l'extérieur. La maladie doit nous faire prendre conscience que notre mode de fonctionnement n'est pas harmonieux, et elle est là pour nous avertir et nous permettre d'en changer.

Voilà le sens réel de la maladie :
Une présence nécessaire pour s'éveiller à une guérison indispensable pour « grandir ».
Et lorsque nous serons tous « grands », la maladie n'aura plus de raison d'être. Elle n'aura plus rien à nous dire. Elle restera au stade de l'adaptation.
On comprend mieux pourquoi la maladie accède à notre conscience au lieu de rester au stade de l'adaptation inconsciente.
La maladie prend alors une autre dimension et la guérison un tout autre sens.

 

Michel Montaud
Extrait du livre "Nos dents, une porte vers la santé" 

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